"Une culture peut-elle exister sans sa langue ?... tel était le théme du débat organisé dans le cadre de la 21ème édition des journées culturelles et festives annuelles "Müsikaren Egüna" à Ordiarp. Bien évidemment, les participants à ce débat qui a eu lieu le samedi 15 mai, ont unanimement répondu que, certes non, il ne saurait exister de culture vivante, si la langue qui en est le vecteur principal venait à disparaître. Pouvez-t'on imaginer une réponse autre ?
Certes, dans un pays qui a perdu - ou laissé perdre - sa langue, il peut exister - ou subsister - des expressions telles que le théâtre, les danses voire le chant, mais dans ce cas de figure on doit parler de folklore et non de culture.
Pour évoquer quelques un des propos des personnes qui participaient au débat ou des interventions du public, retenons les opinions et prises de positions suivantes : "ce que d'aucuns qualifie de bilinguisme en Pays Basque n'en est absolument pas un, car un véritable bilinguisme suppose que les deux langues disposent des mêmes statuts légaux et des mêmes moyens" - nous en sommes bien loin !... ; "l'euskara tend à devenir une langue dont le champ d'utilisation - pour les plus jeunes en tout cas - se limite au cadre scolaire (celui des ikastola, pour être plus précis), alors que dans la société en général sa pratique continue de se réduire comme peau de chagrin" ; "dans les spectacles d'expression basque - les pastorales, par exemple -, ne va t'il pas falloir en arriver un jour à dire que ce sont les bascophones et eux seuls qui doivent en être acteurs et donc à établir ce critère limitatif ?" (...).
Un débat et des échanges riches, dont on peut espèrer qu'ils ont été et seront utiles à susciter la réflexion et stimuler l'action pour agir aujourd'hui et demain pour une langue basque vivante, condition sine qua non pour l'existence d'une culure basque vivante.