Une journée où Mauléon-Licharre a honoré la langue basque
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Le 25 juin dernier fut une journée où la langue basque fut particulièrement à l’honneur à Mauléon-Licharre (Maule-Lextarre), capitale de la province de la Soule (Xiberoa).
Le matin, l’Académie Basque – Euskaltzaindia – accueillit, lors d’une cérémonie officielle d’intronisation en tant qu’académicien de plein exercice, un fils de Maule-Lextarre, le linguiste Battittu COYOS, dont le discours eut pour thème « Les deux dichotomies de la langue basque », à savoir celle entre « nouveaux bascophones » et « bascophones de naissance » et celle entre les dialectes basques et le basque unifié «euskara batua ».
Ce même jour, l’ association Xiberoan Eüskaraz Bai (en Soule, en basque), dans le prolongement de l’action se sensibilisation qu’elle mène depuis plusieurs mois auprès de la population – et plus précisément des secteurs économiques et associatifs – avait organisé la journée de la langue basque, Eüskararen Egüna. Cette rencontre festive, à laquelle a pris part une vingtaine d’associations de Soule, a démontrè, par une très belle journée et un beau succés d’affluence, que la langue basque en Soule – l’eüskara – a non seulement droit de cité, mais doit se développer pour être réellement un vecteur social permanent et incontournable.
Le livre "Aita artzain zen" est paru
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En vous souhaitant tout d’abord nos meilleurs voeux pour cette année 2011, nous venons vous informer que le livre ‘Aita artzain zen’, adapté en basque de Soule par Jean-Pierra ‘ Panpeia’ ETXEBARNE est paru.
Cet ouvrage célébre, écrit par Robert LAXALT et publié la toute première fois en 1957 sous le titre 'Sweet promised land', a été adapté deux fois en français – la toute dernière fois en 2009 – sous le titre ‘Mon père était berger’, et a été publié également à deux reprises en euskara batua.
Il n’avait à ce jour jamais été adapté en basque souletin, alors même que Dominique LAXALT dont son fils Robert narre la vie de berger aux États-Unis et un bref retour au pays, était natif de la Soule, précisément de Laguinge-Restoue. Le travail de Panpeia ETXEBARNE permet de combler cette lacune.
Si vous souhaitiez acquérir ce livre, vous le trouverez en vente, au prix de 20 euros, chez un certain nombre de dépositaires : le magasin de produits régionaux 'Herri Ekoizpenak' à Mauléon, l’Intermarché' ainsi que la librairie 'Irrintzina' de Chéraute , 'Elkar Megadenda' à Bayonne, entre autres.
Vous pouvez aussi vous le procurer en venant directement au local de SÜ AZIA, au premier étage de la Maison du Patrimoine à Mauléon, où nous aurons le plaisir de discuter de vive voix avec vous.
En vous remerciant par anticipation de l’accueil que vous ferez à cet ouvrage, et en vous réitérant nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année, nous vous adressons nos salutations les plus eüskaldün.
Les mascarades souletines : remise en cause de l’ordre social et symbolique de la renaissance
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La quasi-totalité des personnes qui assistent aujourd’hui à des mascarades souletines n’y voient qu’un spectacle burlesque, combiné à des reprèsentations de danses. Or dans leurs origines et leurs symboliques, les mascarades sont des carnavals, c’est à dire des expressions populaires ayant une double signification : celui d’une remise en cause de la société dans son ordonnancement, son fonctionnement et sa hierarchie, et celui d’une renaissance des êtres humains, animaux et éléments naturels, par le passage de la létargie hivernale vers le printemps annonciateur de retour à la vie.
En des temps anciens, les mascarades avaient lieu lors d’une période appelée zotal egünak – que l’on pourrait traduire par « les jours fous » ou « les jours de folie » – qui correspondait à la différence d’une douzaine de jours entre les calendriers lunaires et solaires. Dans le calendrier contemporain, zotal egünak avaient lieu entre le 26 décembre et le 6 janvier. Il était de coutume que les mascarades se déroulent alors et seulement alors. Nous sommes aujourd’hui bien loin de cette tradition avec des mascarades qui durent jusqu’en mai !…
Toutefois, pour qui sait décrypter le sens originel des mascarades, tous les éléments d’une remise en cause (temporaire) de l’ordre social et la symbolique de la renaissance sont présents. Les Kautere (chaudronniers) et Buhame (bohémiens ) se permettent de critiquer et tourner en dérision les tenants du pouvoir et la hiérarchie de l’ordre établie – symbolisés par Jauna et Anderea (le Seigneur et la Dame) mais aussi par Laboraria et Laborarisa (le couple de paysans). Dans leur jeu, tout en outrance, désordre et cohue, ainsi que dans le contenu très impertinent des peredikü (discours), kautere et buhame montrent qu’ils tiennent à profiter de la période de libre parole et d’action sans limites des zotal egünak. On peut donc dire que les mascarades souletines représentent l’affrontement entres deux mondes, celui de la société ordonnée, policée, hierarchisée et celui des marginaux, gens de peu, et autres laissés pour compte de l’évolution sociale.
La symbolique de la renaissance, par le passage de l’hiver au printemps, est à rechercher, elle, dans plusieurs scénes des mascarades, particulièrement dans la mort et la résurrection de Pitxu le kautere pitre ou encore dans le pet de l’ours – qui n’est toutefois pas présent dans toutes les mascarades –, à la sortie de sa période d’hibernation.
Selon certains chercheurs – ethnologues et autres – d’autres scénes des mascarades, et en particulier la castration du Zamaltzain (homme-cheval ou homme-jupon) relévent, elles, de la symbolique du passage de l’état d’être sauvage à celui d’être civilisé.
Une dernière carastéristique des mascarades – comme des autres formes de carnaval - est celle de représenter les valeurs et références d’une société agro-pastorale, aujourd’hui disparue ou tout du moins en profonde mutation.
: Une très interessante étude de la symbolique des mascarades souletines est de libre accés sur le lien suivant : http://ericdicharry.hautetfort.com/archive/2007/12/27/du-rite-au-rire-le-discours-des-mascarades-souletines-these11.html
Jean-Louis DAVANT, académicien basque émerite
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Jean-Louis DAVANT est l’un des deux académiciens basque de plein exercice – euskaltzain oso – qui représentent la Soule au sein de l’Euskaltzaindia ou Académie de la Langue Basque. L’autre académicien de plein exercice est Txomin PEILLEN. La Soule est représentée aussi par un académicien d’honneur – ohorezko euskaltzain – en la personne de Junes CASENAVE, et par deux aide-académiciens – euskaltzain urgazle –, à savoir : Battittu COYOS et Jakes SARRAILLET.
Selon une régle établie il y a quelques années par l’Euskaltzaindia, Jean-Louis DAVANT est euskaltzain emeritu ou académicien basque émerite, depuis le 5 juillet 2010. C’est en effet à cette date là qu’il a fêté ses 75 ans. Le fait de devenir euskaltzain emeritu ne lui ote rien de ces prérogatives d’académicien de plein exercice : il peut participer aux réunions de l’Euskaltzaindia, mais n’a plus d’obligation morale pour ce faire ; il garde le droit de vote, mais, en cas d’absence, ne peut donner pouvoir à un autre euskaltzain.
Toujours selon la régle établie par l’Euskaltzaindia, le fait que Jean-Louis DAVANT soit devenu euskaltzain emeritu nécessite la nomination d’un autre académicien basque de plein exercice pour représenter la Soule au sein de l’Académie de la Langue Basque. Cette nomination interviendra après le mois d’octobre à venir.
En attendant, il nous revient d’exprimer notre plus grande reconnaissance à Jean-Louis DAVANT pour tout le travail qu’il a accompli au service de la langue basque, depuis sa nomination à l’Euskaltzaindia en 1975, mais aussi bien avant, en tant qu’auteur de pastorales, de livres, de recueils de poêmes, et de bien d’autres choses encore. Du fond du cœur, merci Jean-Louis, et continuez longtemps encore à faire vivre la langue basque et le dialecte souletin. L’eüskara a grand besoin de personnes telles que vous.